On en sait un peu plus sur les raisons profondes qui ont motivé la suspension de la grève des enseignants. Un responsable syndical a fait des confidences à 7info.

 

La grève des enseignants du secteur éducation-formation de Côte d’Ivoire est suspendue.

Les organisations syndicales signataires du mot d’ordre d’arrêt de travail ont pris cette décision en fin d’après-midi du jeudi 10 avril 2025 au cours d’une assemblée générale.

Les syndicats demandent en conséquence aux enseignants de reprendre les cours dès ce vendredi 11 avril.

Ce choix intervient 24h après des échanges avec des membres du gouvernement pour désamorcer la crise qui a secoué dernièrement le secteur éducation-formation en Côte d’Ivoire.

Une rencontre au cours de laquelle la question des enseignants interpellés pendant l’exécution du mot d’ordre de grève a été évoquée.

Selon Mimi Olivier, secrétaire général national du Syndicat national pour la défense des intérêts des enseignants de Côte d’Ivoire (Synadie-CI), c’est d’ailleurs la situation de leurs camarades arrêtés qui a en partie motivé la suspension de la grève.

« Ce qui nous a amené à prendre cette décision c’est l’arrestation de plusieurs de nos camarades.

Leurs familles nous appellent et nous demandent de tout faire pour qu’ils soient libérés. Nous avons pensé à leurs situations.

À ce sujet il nous a été promis que si nous posions un pas, les autorités allaient les libérer », a confié à 7info ce responsable syndical signataire du mot d’ordre de grève des enseignants.

Selon lui, c’est la majorité qui l’a remporté au cours de leur assemblée générale du jeudi 10 avril 2025 sur la question.

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Car révèle-t-il, trois syndicats s’étaient opposés à une suspension de la grève sans la libération préalable des enseignants arrêtés.

« Nous avons posé ce pas pour prendre l’opinion à témoin et montrer notre bonne foi et mettre ainsi l’Etat à l’épreuve.

Mais jusqu’à lundi il ne serait pas bien qu’un enseignant soit encore en prison », fait savoir Mimi Olivier.

Le 3 avril 2025 des syndicats du secteur éducation-formation avaient entamé une grève de 48 h qui a finalement duré six jours.

Les enseignants mécontents réclament au gouvernement une prime d’incitation dont le montant est estimé à plus de 400 milliards FCFA par an.

Au cours de la rencontre avec les membres du gouvernement le mercredi 9 avril, les parties ont convenu de se donner rendez-vous dès le 17 avril pour échanger sur la question de la prime réclamée.

« Dès le 17 avril comme convenu nous irons à un atelier pour échanger sur le plan d’action de l’application de la prime réclamée. Pour nous c’est un gain.

Et il est important que cela se traduise dans un protocole d’accord car les paroles s’envolent mais les écrits restent.

Il faut savoir que le mot d’ordre de grève est suspendu. Nous avons fait un pas, si jusqu’à lundi le gouvernement n’a pas posé aussi de pas, ce ne sera pas de notre faute », insiste le responsable syndical.

Richard Yasseu

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